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Témoignages: accompagnés par le GIP HIS, Hatim Mansour Hatoum et Noormohammad Akhonzada reviennent sur leur parcours de relogement.

Entre le 1er janvier et le 30 juin 2023, notre service Intégration des Réfugiés Francilens (IRF) a relogé 346 ménages, soit 444 personnes.

Hatim Mansour Haroun et Noormohammad Akhonzada reviennent sur leur parcours d’hébergement, depuis leur arrivée en France jusqu’à leur récent relogement. Deux des intervenants sociaux qui les ont accompagnés présentent les démarches mises en place pour faciliter le processus de relogement.

Hatim Mansour Haroun, 30 ans, réfugié soudanais, vient d’obtenir un logement social à Argenteuil (95) après des années en centre d’hébergement.

« Je suis arrivé en France en 2017. J’ai vécu plusieurs mois dans un camp de rue, à Cergy Pontoise, et dans des CADA* dans le sud de la France, à Bayonne et Pau.

En 2019, j’ai intégré un HUDA** à Asnières Genevilliers, où je suis resté 4 ans. Je vivais seul dans une chambre mais tout le reste était partagé, la cuisine, la salle de bains, la salle à manger, ce n’était pas facile. J’ai obtenu mon statut de réfugié en 2020 mais je n’ai pas réussi à trouver de logement. J’ai pourtant toujours travaillé mais malheureusement je n’avais que des contrats courts et ma candidature était systématiquement refusée.

En 2021, j’ai rencontré à l’HUDA l’équipe du GIP HIS qui a pris en charge mon dossier.

Je viens d’obtenir un studio de 27 m2 à Argenteuil, dans un quartier calme. Je suis célibataire et la surface me convient, mais surtout, je suis enfin seul, dans un logement à moi, avec ma propre cuisine. Après toutes ces années de galère, je me sens heureux. J’ai été embauché dans le bâtiment comme manœuvre et le studio se trouve à seulement 30 minutes de mon lieu de travail. Maintenant que ma situation est stable, j’aimerais faire une formation d’électricien et de carreleur.

Je remercie sincèrement toute l’équipe du GIP HIS et particulièrement Madame A.L, qui m’a beaucoup aidé.»

* Centre d’accueil des demandeurs d’asile        ** Hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile

A.L, coordinatrice au sein du service IRF accompagne Monsieur Mansour Haroun depuis décembre 2022.

« A la suite d’une réattribution de dossier, je me suis occupée du relogement de Monsieur Mansour Haroun à partir de décembre 2022. Il ne travaillait alors pas et était sans ressources. Or l’HUDA dans lequel il était hébergé devait fermer ses portes deux mois plus tard, en février… La  situation était tendue.

La travailleuse sociale du centre qui le suivait a pu débloquer ses droits ARE*. Je l’ai pour ma part aidé à régulariser sa déclaration d’impôts, incomplète, à mettre à jour sa demande de logement social, et lui ai créé un compte Al’IN.

Je l’ai tout d’abord positionné sur un logement Solibail, mais la démarche n’a pas abouti. En février, l’HUDA a fermé. La présence des personnes sans solution de logement était tolérée, avec un accompagnement social très réduit. Monsieur Mansour Haroun avait été reconnu DALO ** et j’ai présenté en mars son dossier pour un logement social, dans le cadre du protocole Etat-Action Logement. Début juin sa candidature a été retenue. Il faisait partie des dernières personnes encore présentes dans l’HUDA et la situation était devenue urgente, ça a été un grand soulagement !

Monsieur a emménagé dans son logement le 21 juin. Un accompagnement dans le logement a été mis en place avec ma collègue R., présente pour la signature de bail et l’entrée dans les lieux. Monsieur Mansour Haroun fait preuve de beaucoup de volonté, se révèle être déjà très autonome et n’a besoin que d’un accompagnement léger. Par exemple, une semaine après son emménagement il avait déjà quasi intégralement meublé son logement.

Nous l’avons aidé la semaine dernière à effectuer ses changements d’adresse et à faire sa demande APL. Une visite à domicile aura lieu prochainement pour vérifier que tout se passe bien et nous lui donnerons tous les contacts dont il pourrait avoir besoin pour une totale autonomie.»

* Allocation Retour à l’Emploi               ** Droit au Logement Opposable

 

Noormohammad Akhonzada, réfugié afghan de 28 ans, a récemment emménagé dans un T2 dans le Val d’Oise (95).

« A mon arrivée en France en juin 2020, j’ai vécu 45 jours dans la rue puis j’ai été hébergé dans un HUDA géré par Coallia à Ozoir la Ferrière, où je suis resté un an.

Quand j’ai eu mon statut de réfugié, en 2021, j’ai intégré le CPH* de COALLIA à Villeneuve-Saint-Georges. Nous étions 6 personnes par chambre, sans salle de bains ni cuisine, qui étaient communes et que nous partagions avec tous les autres hébergés. C’était très difficile, j’étais le seul de ma chambre à travailler et mes colocataires faisaient du bruit tard le soir.

En juin 2021, des travailleurs sociaux du GIP HIS sont venus au CPH. Ils m’ont positionné sur plusieurs logements mais à chaque fois le bailleur refusait mon dossier et enfin, en avril dernier, j’ai obtenu un logement à Bouffémont dans le 95.

C’est un T2 de 45 m2, avec un balcon, presque neuf, situé dans un très beau quartier, à quelques minutes seulement de la gare de RER. Je mets 40 minutes pour aller au travail, contre 2 h quand je vivais dans le CPH ! Je travaille en CDI pour une société de distribution de vêtements à Sarcelles et je suis chargé de trier des vêtements collectés par des associations.

Ma vie a changé et je suis très reconnaissant envers l’équipe du GIP HIS qui m’a toujours soutenu et a persévéré malgré les refus des bailleurs. Je suis vraiment très content de l’accompagnement dont j’ai bénéficié et je remercie de tout coeur Monsieur E.M qui a trouvé le logement où je vis.»

* Centre Provisoire d’Hébergement

Travailleur social au service IRF, M. E.M accompagne Monsieur Akhonzada depuis avril.

« Lorsque j’ai commencé à m’occuper du dossier de Monsieur Akhonzada, il avait déjà été positionné sur trois logements, en 2022 et février 2023, mais sa candidature avait à chaque fois été refusée, principalement en raison d’une insuffisance de ressources.

Le 21 avril dernier, son dossier a enfin été accepté pour un logement social de 45m2 avec un loyer de 450 euros, à Bouffémont.

Un accompagnement post relogement de 3 mois a été mis en place, afin que son installation se passe au mieux. J’ai fait une demande de FSL* qui a été validée, l’ai accompagné dans l’ouverture de ses droits CAF, des compteurs d’électricité et d’eau, l’ai orienté vers des associations qui peuvent l’aider à se meubler ou des lieux où acheter de l’électroménager à prix abordable. Je l’ai informé sur les questions d’économie d’énergie, sur la nécessité de bien payer son loyer à temps et l’ai mis en lien avec les strutures sociales locales, comme le CCAS** ou la CPAM, .

Je l’aide par ailleurs à monter son dossier de réunification familiale car il souhaite pouvoir faire venir sa femme d’Afghanistan.

Une visite par mois à domicile est prévue durant le temps de cet accompagnement post relogement. La prochaine visite, qui sera la dernière, permettra de s’assurer que Monsieur Akhonzada est devenu totalement autonome dans son logement.»

* Fonds de solidarité pour le logement     ** Centre communal d’action sociale